Trail ardéchois

C’était un retour pour moi à deux titres : d’une part un retour après une longue période de blessure et d’incertitude et d’autre part un retour sur ces terres où j’avais déjà couru le trail en 2011. J’avais d’ailleurs à cœur d’effacer cette course en demi-teinte où j’avais subi le parcours qui n’étant pas très exigent fait d’autant plus ressortir les faiblesses du jour.

La course dans le choix de ses sentiers n’est pas spécialement la plus belle ou pittoresque (mis à part le passage de la citadelle à mi-course) du calendrier mais la région est très agréable et par-dessus tout il s’agit de notre week-end club et c’est toujours l’occasion de passer un agréable moment avec toutes ces personnes que j’apprécie. L’ALV ce sont des personnes avec des aspirations et des pratiques parfois hétérogènes mais la richesse vient de la différence et c’est un vrai club de cœur. Du petit-déjeuner calibré course jusqu’aux tartines Nutella, il y en a pour tous les goûts et qui plus est cela ne définit aucune hiérarchie.

Côté organisation nous nous retrouvons donc au camping du Retourtour (on ne peut pas se tromper) de Lamastre, pour ce week-end de 3 jours. La météo est incertaine pour dimanche mais tend quand même à se stabiliser pour la matinée. Ce qui me rassure égoïstement car je prévois après un départ à 8h de boucler le tour de 36 km et 1500 m de D+ en 3h30.

L’Ardéchois c’est donc un 10 km (250 m de D+) le samedi après-midi (avec Gaëlle, Judith et Eric), le dimanche un 18 km (800 m de D+) (avec Amandine, Baptiste et Sylvain), un 36 km (1500mD+) (Béatrice, Carole, Les Maryline’s, Christian, Daniel, Jacques, Les Nicolas, Patrick, Sébastien, Yoan, Yoann et moi-même) et enfin un 57 km (2500 m de D+) (avec Eric et Jean-Claude). J’espère n’oublier personne (Anne non partante, snif, Guillaume blessé re-snif Laure et Clémence hum ??).

Samedi c’est grand soleil et footing de déblocage sur le parcours du 10 km vers 17h, ça n’est pas spécialement mon heure mais ça va pas si mal surtout au regard de la semaine précédente avec un zéro pointé au niveau sensations.

Nos trois valeureux coureurs du jour ont tous le sourire et c’est tant mieux.

Le soir c’est riz blanc et jambon sans excès et au lit. Petite nuit correcte. Le matin c’est petit-déjeuner léger avec juste une boisson spéciale pharmacie, hyper calorique, protéique et surtout digeste et puis c’est tout! Ce soir au camping ça sera saucisses rougaille, mais chaque chose en son temps.

La météo, c’est belles éclaircies et pluie en soirée. La température c’est 7/8°C, parfait !

30′ avant le départ on s’échauffe sur la longue montée de début de course, petite photo d’avant course. Si je m’étais regardé dans un miroir je n’aurais pas manqué de remarquer mon improbable coupe de cheveux et je me serais recoiffé, mais personne ne m’en a fait part, merci à tous de m’accepter comme je suis!

Un peu de crème de marron Clément Faugier sur la ligne de départ dans un fumet de bœuf à la broche qui cuit depuis la veille et PAN! C’est parti pour quelques heures. Les 1rs 400 mètres sont neutralisés dans le village de Desaignes, ce qui nous permet d’en faire le tour et d’étirer un tant soit peu le peloton. Puis c’est le vrai départ à l’assaut de cette première difficulté de 7 km de montée (environ 500 m de D+). Les sensations sont moyennes mais pas d’affolement je me sais diesel et il me faut bien d’habitude 20 minutes pour commencer à être bien. Devant, Yoan Dercourt est déjà hors champ, Nicolas Miguet s’échappe, Nicolas Bié et Jacques sont à quelques mètres c’est peu ou prou le classement final que je m’étais imaginé comme plausible.

Photo 1

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Nicolas MIGUET

Mais, mais… Je commence à me sentir pas trop mal et tout ce travail en montée (Ultra Montée du Salève) paye et je suis à l’aise pour courir ici. A la faveur d’un replat je suis surpris de reprendre Nicolas Bié et Jacques. Pour Nicolas c’est quitte ou double. Son excellent début de saison me laissait à penser qu’en forme il serait très difficilement tenable mais peut-être la fatigue de l’accumulation? Pour Jacques je ne connais que trop bien ses qualités de vitesse et sa VMA de Junior et je m’attendais à le revoir passer d’ici peu.

Photo 3

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Photo 4

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Je continue mon chemin sur cette large piste forestière montante et constate que l’écart avec Nicolas Miguet se stabilise puis se réduit et je le rejoins vers le 5e km et là encore je suis, sans fausse modestie, surpris et j’ai aussi l’impression de rejouer la Pastourelle 2015 où nous avions fait un bon bout de chemin ensemble. Je passe un peu devant, je suis dans un bon jour mais je relativise car il sort d’un gros stage vélo et je sais le bonhomme bon gestionnaire et bon finisseur de course.

Enfin nous sortons de cette piste pour entamer une descente caillouteuse qui se réduit peu après sur un single ce qui permet de bien lancer les jambes. Après quoi nous attaquons la 2e bosse du tracé qui en compte grosso modo 3. Les jambes répondent toujours bien et nous courons quasiment tout le long sauf sur une petite portion où je me rends compte que je ne vais pas plus vite que le coureur qui me précède et qui marche lui. Nous reprenons du terrain sur les coureurs de devant ce qui est bien appréciable. Après 12 ou 13 km de course nous voici au sommet de cette bosse et c’est là qu’il faut faire parler la vitesse car de longues sections plates nous attendent, c’est pas le moment d’être mal et de se poser des questions. Je consulte ma montre, je suis aux alentours de 14 km/h, les jambes sont là, c’est bien ! Merci les sorties dures seul à 5 x 1000 sur les bords de l’Isère.

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Daniel FERRIER

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Yoann GARREL

Arrive la mi-course, sa citadelle et ses passages techniques. Là j’entame cette section un peu trop vite, surtout les sauts de marches ce qui me casse un peu les jambes, mais le profil est globalement descendant alors ça passe. Par contre sur la remontée qui suit en direction du ravitaillement je sens que je me suis quelque peu déplumé. J’arrive au ravitaillement (km 22-23) avec Nicolas Miguet et je le sens mieux que moi. Je m’arrête 20-30 secondes le temps de boire et manger un peu (oui version express, pas resto !). Nicolas a déjà pris 50 m d’avance et mes mollets me prédisent que je ne le reprendrai pas.

Photo 10

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Je garde un peu de distance sur mes poursuivants tant que ça monte mais dès que le chemin s’aplanit, misère, je ne parviens plus à relancer. J’ai les mollets en bois. Avant d’attaquer la dernière descente je me fais reprendre par deux autres coureurs sur le plat, mon jardin, ouinnnn ! Puis les jambes reviennent un peu et dans la descente ça repart, mais personne devant et personne derrière les places sont faites. Je sors de la forêt et la descente est plein champ et c’est un des pires balisages qu’il m’ait été donné de pratiquer, je m’arrête au moins 3 fois pour vérifier mon chemin et trouver la suite, mais quelques vieux souvenirs me rassurent tout de même.

Après un franchissement de rivière c’est le kilomètre final puis l’entrée dans le village, j’aperçois Eric sur le bord du chemin qui m’encourage à ne pas me relâcher, je guette la présence de ma grande fille Sarah pour finir la course avec elle la main dans la main.

Photo 7

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Je passe enfin l’arche en 3h20 très content de ce chrono, annoncé 20e je suis en fait 19e. Je rejoins Delphine et Myriam, toute ma petite famille au complet, et pour l’heure je savoure mon retour aux affaires.

Photo 8

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Un grand bravo à tous : à tout seigneur tout honneur, Yoan une belle 4e place, on est toujours déçu d’échouer aux portes du podium mais ta progression est énorme et tes belles années de courses encore devant toi, Nicolas c’est du costaud toujours présent bien content d’avoir fait ce bout de chemin avec toi. Une prochaine fois j’arriverai au bout, bravo pour la préparation vélo que tu mènes de front sans ça je te voyais plus loin.

Nicolas Bié, dommage pour ce jour sans mais avec le début de saison que tu nous a fait et sachant qu’on ne peut pas toujours être au top je suis sûr que tu vas nous claquer à nouveau une perf d’ici peu.

Jacques désolé pour ton mollet remets-toi bien. Patrick, notre vice-vice champion de France V2, cette fois-ci c’est une 4e place également si je pouvais avoir ta forme dans ces quelques années je signerais. Daniel « tu es fou » mais en grande forme ça doit venir des grandes vacances. Yoann l’infatigable ça mange, ça digère ça court et ça recommence. Maryline il y a du potentiel là-dessous je voudrais bien te voir sur du plus long. Sébastien content de voir que tes tracas soient (presque) terminés règle son compte à ce mollet et ça repart. Carole santé, plaisir, sourire sans prise de tête un tel état d’esprit ça fait plaisir. Christian la force tranquille un cœur gros comme ses mollets. Maryline pas trop difficile d’être mère et traileuse? J’espère que « la caravane » n’a pas été préjudiciable à performance.

Photo 9

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Aux coureurs sur le 57 km, bravo Jean-Claude pour ton retour avec une fesse et un œil tout neuf! Eric j’espère que tu as retrouvé celui qui t’a fait tomber et que tu lui as crevé les pneus. Jean-Claude cache-toi il ne t’as pas reconnu!

Photo 11

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Sur le 18 km, Baptiste : Champion! Tu vois ça sert à rien de dormir, juste du temps de perdu! Amandine et Sylvain, encore des Roberts (ou assimilés !) ils sont partout.

Photo 12

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Sur le 10 km, Bravo Judith, j’ai bien vu que Yoan s’accrochait pour suivre, Eric la cheville en mousse c’est bientôt du passé, Gaëlle merci tu nous as prouvé que l’échauffement ça servait à rien!

Fabien HÉGRON