UT4M 100 Master

Cà y est, c’est le jour J, je vais prendre le départ de l’UT4M 100 Master. Ce trail qui me fait envie depuis pas mal de temps. Nous sommes 425 à prendre le départ. Il fait beau, mais la météo annonce des orages, du coup, l’organisation modifie le parcours, on ne passera pas par le Grand Colon, ni le refuge de la Pra, dommage!

Après une boucle autour du centre d’Uriage, on attaque la première grosse montée, Uriage – Le Recoin, 1200 D+ sur à peine 10 km, j’ai pris un coup de chaud dans la plaine d’Uriage et je peine à monter. Le cardio s’emballe, je ne sais pas ce qui se passe et çà m’inquiète. Je m’arrête, je me force à manger une barre de céréales puis repars, çà tape toujours fort côté palpitant, à nouveau je fais une pause. J’essaie de penser à autre chose et continue à monter à travers les bois puis on arrive sur le sentier d’aplomb où je peux courir et çà me fait du bien ! Cà y est, la machine est lancée ! Arrivée au Recoin, je recharge mes bidons en eau, fais un petit bisou à mon chéri et c’est parti direction l’Arselle, pour 400 m de D+ et environ 6 km. On retrouve les coureurs du 160 au ravito et là, surprise, je retrouve Daniel, copain du club engagé sur le 160, avec lequel je vais faire un petit bout de chemin mais il va me semer dès la première montée vers les lacs Achard, quelle gazelle! Je découvre les superbes paysages de Belledonne jusqu’à la Croix de Chamrousse et j’avance plutôt pas mal, le malaise du début de course est complètement passé.

Petit arrêt à la Croix de Chamrousse, je profite du paysage magnifique qui nous est offert, je recharge en eau et c’est parti pour mon gros kiff : 14 km de descente! Bon, çà démarre mal, une jolie gamelle mais sans gravité, je me relève et c’est reparti.

À La Croix de Chamrousse

À La Croix de Chamrousse.

Arrivée aux Seiglières, on nous annonce 5 km de descente jusqu’à Freydières, ce sera pas tout à fait çà, juste un peu plus, 11 bornes ET 400 m de D+, ils n’étaient pas prévus ceux-là. Je commence à râler et je ne suis pas la seule, mes compagnons aussi, d’autant plus que l’orage et la première averse arrivent! On enfile le coupe-vent et gros coup de tonnerre, j’ai peur mais l’orage ne dure pas. Arrivée au Versoud avec dégustation de shamallows, miam miam, bonne idée çà ! À Freydières, je mets la frontale, il commence à faire nuit et hop, en route pour St Nazaire les Eymes, la base de vie, le chemin qui y mène n’est pas super, c’est la plaine avec un peu de route, un peu de chemin, je fais route avec 3 ou 4 trailers avec qui on échange quelque conversation, çà occupe. St Nazaire et sa base de vie où je me pose pour manger des pâtes avec de la sauce tomate, je me douche, change de tenue puis direction la Chartreuse avec pour commencer l’ascension du col de la Feita, sous la pluie! Une longue montée dans les bois via un monotrace sinueux et pas large avec des passages assez aériens par endroit, mais çà va, il fait nuit, çà fait moins peur. Je craignais un peu cette étape car j’avais peur de me retrouver seule la nuit mais ce n’est pas le cas, je suis un groupe de coureurs du 100 et du 160 km pendant pas mal de temps. L’ambiance nocturne est particulière, personne ne parle, on entend de temps en temps des bruits de vomissement, on côtoie des coureurs qui dorment sur le côté du chemin, c’est difficile! On passe les Émeindras avec son col bien raide puis on arrive au ravito de rêve : le Habert de Chamechaude. Les bénévoles sont adorables, elles me remplissent mes gourde d’eau, me servent une soupe chaude, aux vermicelles, puis proposent une chartreuse. Ce n’est pas que je n’aime pas çà, bien au contraire, mais l’estomac ne veut pas! Dur dur pour repartir, on était bien au coin de la cheminée.

Direction Le Sappey, et ce n’est que de la descente, sauf que la descente est méga glissante et casse-gueule : glaise et racines se sont invités! Après plusieurs numéros d’équilibriste, et sans chartreuse, je rejoins le Sappey en bon état. Je suis contente d’être là, il reste un peu plus de 23 km jusqu’à Grenoble, plus de doute, je vais y arriver. Le jour se lève, je quitte la frontale et je m’accroche pour les 2 dernières bosses : celle du fort St Eynard puis celle du mont Rachais.

Grenoble depuis le Fort de St Eynard

Grenoble depuis le Fort de St Eynard.

Le sourire me gagne lorsque je vois la Bastille et Grenoble en dessous. Les jambes font mal, j’ai du mal à lever les pieds mais je trouve la force de courir jusqu’en bas de la Bastille avant de découvrir la mauvaise surprise avant l’arrivée, on nous fait passer par les berges de l’Isère, c’est pénible, c’est long, puis çà y est, le palais des sports est là, et l’arrivée! J’en pleure tellement je suis contente, j’ai réussi! 97 km et 6000 m de D+ en 24 heures!

Ouf, l'arrivée.

Ouf, l’arrivée.

Carole JOUCLA